Catégorie : Juridique

  • loi de finances rectificative – Mesures concernant les donations et successions

    loi de finances rectificative – Mesures concernant les donations et successions

    Ø Les taux des deux dernières tranches du barème des droits de succession et donation en ligne directe ainsi que les donations antre époux ou entre partenaires liés par un pacte civil de solidarité seraient relevés de 5 points.

    – Droits de succession et de donation applicables en ligne directe

    Fraction de part nette taxable
    Taux
    N’excédant pas 8 072 €
    5%
    Comprise entre 8 072 € et 12 109 €
    10%
    Comprise entre 12 109 € et 15 932 €
    15%
    Comprise entre 15 932 € et 552 324 €
    20%
    Comprise entre 552 324 € et 902 838 €
    30%
    Comprise entre 902 838 € et 1 805 677 €
    40%
    Excédant 1 805 677 €
    45 %

    – Droits de donations applicables entre époux et entre partenaires d’un PACS

    Fraction de part nette taxable
    Taux
    N’excédant pas 8 072 €
    5%
    Comprise entre 8 072 € et 15 932 €
    10%
    Comprise entre 15 932 € et 31 865 €
    15%
    Comprise entre 31 965 € et 552 324 €
    20%
    Comprise entre 552 324 € et 902 838 €
    30%
    Comprise entre 902 838 € et 1 805 677 €
    40%
    Excédant 1 805 677 €
    45%

    Ø Le délai de rappel fiscal pour les donations passerait de 6 à 10 ans (reconstitution des abattements). Pour les successions et donations intervenant à compter de l’entrée en vigueur de la loi, il conviendra oe tenir compte des donations consenties depuis moins de 10 ans.

    Ø Les réductions de droits pour les donations en fonction de l’âge disparaîtraient.

    Age du donateur
    Moins de 70 ans
    De 70 à 80 ans
    Plus de 80 ans
    Réduction de droits applicable pour les donations en pleine propriété ou en usufruit
    50%
    30%
    0%
    Réduction des droits applicable pour les donations en nue-propriété
    35%
    10%
    0%
    (réduction applicable avant la suppression)

    NB : pas de création de tranche supplémentaire d’impôt sur le revenu (toutefois, le sujet devrait être examiné au cours des débats parlementaires). Les plus values mobilières et immobilières resteraient inchangées (BERCY a fait part récemment de son intention de supprimer l’abattement pour durée de détention sur les plus values immobilières sur terrain non bâti).

  • loi de finance rectificative – Mesures concernant les non résidents

    loi de finance rectificative – Mesures concernant les non résidents

    Création d’une « exit tax » (IR au taux actuel de 19% + prélèvements sociaux) assise sur les plus values latentes des valeurs mobilières et droits sociaux (si le foyer fiscal détient plus de 1% d’une société soumise à l’IS ou une participation dont la valeur est supérieure à 1.3 M€).

    Application de l’exit tax aux transferts de résidence effectués à compter du 3 mars 2011.

    Paiement de l’exit tax :

    Ø Hors EEE : paiement immédiat de l’IR et des prélèvements sociaux sauf demande de sursis du contribuable et sous réserve de désignation d’un représentant en France et de prise de garanties (prises de garanties non exigées en cas de transfert pour des raisons professionnelles).

    Ø Dans l’EEE : sursis automatique de paiement sans prise de garanties.

    Fin du sursis : exigibilité de l’imposition lors de la cession des titres de la donation de ces titres (sauf à justifier que la donation n’a pas eu pour seule fin d’éluder l’impôt).

    Réduction de l’impôt de plus-value latente, hors de France :

    Ø lorsque l’impôt réel, calculé sur la plus-value effectivement réalisée, est inférieur ;

    Ø pour tenir compte des abattements pour durée de détention

    Dégrèvement de l’impôt de plus-value latente :

    Ø à l’expiration d’un délai de huit ans suivant le transfert hors de France, ou en cas de retour en France avant les 8 ans si le contribuable détient toujours les titres. Ce dégrèvement ne concerne pas les prélèvements sociaux ;

    Ø en cas de décès du contribuable.

    Pour éviter la double imposition au regard des dispositions conventionnelles, l’impôt acquitté dans l’Etat de résidence est imputé sur l’impôt dû en France dans la limite de ce der lier.

    * Instauration à compter du 1er janvier 2012 d’urne taxe de 20% sur la valeur locative cadastrale des résidences secondaires détenues par des non résidents.
    * Précision du régime fiscal des trusts pour les transmissions à titre gratuit et au regard de la détention.
    * Au regard de l’ISF, exclusion des apports en compte courant des associés non résidents pour la valorisation des parts qu’ils détiennent dans une société à prépondérance immobilière, à compter du 1er janvier 2012.

  • DONNER ET CONTROLER

    DONNER ET CONTROLER

    Les donations et la fiscalité
    Donner est un acte par lequel le donateur poursuit l’objectif de préparer la transmission de son patrimoine et de soutenir ses proches dans leur quotidien ou dans la réalisation de leur projet.
    La fiscalité des donations en faveur des enfants; très favorable et face à l’instabilité de notre pays, les donations connaissent un certain engouement… Utiliser les abattements en vigueur aujourd’hui (159 325 € par enfant et par parent) devient un objectif patrimonial à part entière.

    Cependant, donner n’est pas un acte anodin puisqu’il consiste en un transfert de propriété irrévocable en faveur du donataire.

    Se dessaisir trop tôt ou de façon inopportune peut devenir préjudiciable pour le donateur.

    Nous allons revisiter dans cet article les différents mécanismes de rétention que l’auteur de la donation peut introduire dans l’acte de donation.

    La donation avec réserve d’usufruit :

    Bien connue de la plupart des Français, la donation avec réserve d’usufruit consiste tout simplement à limiter l’objet de la donation à la seule nue-propriété du bien donné.

    Ce type de donation présente plusieurs avantages :

    – Sur le plan civil, il permet au donateur de conserver la jouissance et/ou les revenus du bien donné.

    – Sur le plan fiscal, il permet de limiter l’assiette taxable aux droits de mutation à la seule valeur de la nue-propriété. Cette valeur est déterminée en fonction de l’âge du donateur au jour de la donation. Par exemple, pour un donateur âgé de 55 ans, l’assiette de taxation sera réduite à 50 % de la valeur du bien objet de la Donation.

    La donation à terme :

    La donation à terme est une donation dont la particularité est de ne pas produire ses effets immédiatement mais à une date ultérieure précisée dans l’acte (terme fixe, par exemple le 25eme anniversaire du donataire ou indéterminé : exemple : décès du donateur). L’exécution de la donation est simplement retardée. Pendant cette période, le donateur garde ainsi la maîtrise du bien mais aura aussi l’obligation de le conserver.

    Cette donation a été validée par la Cour de cassation en février 2005.
    Elle peut être un outil d’optimisation de la transmission des points de vue :
    – civil : elle repousse dans le temps le transfert de propriété ;

    – et fiscal : le régime fiscal applicable est celui en vigueur au jour de la donation et non au jour de la réalisation du terme, payés le jour de la donation.

    A noter que la pratique notariale a développé de nouvelles formes de donations à terme. Plus souples, elles permettent de déterminer au dernier moment le bien donné, via une alternative entre deux biens prédéterminés (« donation alternative ») ou la faculté de remplacer le bien devant être initialement donné par un autre plus facile à délivrer (« donation facultative »).

    Donation alternative

    Le donateur s’engage irrévocablement à délivrer au moment de la levée de l’option définie dans l’acte (le « terme ») un des deux biens désignés. Tant que l’option n’est pas levée, le bien reste sa propriété.
    En principe, c’est le donateur qui lève l’option en choisissant le bien qu’il donne effectivement.

    Ce type de donation, par exemple, utilisé dans le cadre de la transmission d’une entreprise, permet au donateur de disposer d’une marge de temps pour apprécier les compétences du donataire. A terme, il choisit de lui donner effectivement l’entreprise ou alors y renonce, préférant le gratifier via la remise d’un autre bien ou d’une somme d’argent.

    Donation facultative

    La donation porte sur un bien déterminé, sous réserve de son remplacement par un autre bien, lui aussi déterminé (par exemple une somme d’argent).

    Afin de garantir la conservation du bien donné par le donataire, une clause d’inaliénabilité est insérée dans l’acte.

    Les donations graduelles et résiduelles

    La donation graduelle est celle par laquelle le donateur impose à la personne gratifiée (donataire) l’obligation de conserver sa vie durant les biens ainsi reçus, et de les transmettre à sa propre mort à une seconde personne d’ores et déjà désignée par le disposant.
    La donation résiduelle (ou de residuo) est celle par laquelle le donateur impose à la personne gratifiée (donataire) l’obligation de transmettre, à sa propre mort, à une seconde personne d’ores et déjà désignée, ce qu’il restera à ce moment-là des biens ainsi donnés.
    En recourant à ce type de libéralités, le disposant planifie une transmission successive, en imposant au grevé un cahier des charges plus ou moins important, dont profitera le second gratifié.

    L’interposition d’une société civile

    Plutôt que de faire porter la donation sur un bien déterminé (par exemple un appartement), l’idée ici est d’apporter le bien à une société civile dont les parts reçues en contrepartie pourront être données.
    En interposant cette personne morale, le donateur a la faculté de conserver des parts, en pleine propriété ou en usufruit, et par conséquent le droit de vote, lui ouvrant la faculté d’exercer un contrôle sur le bien apporté. Ses pouvoirs seront accrus s’il se réserve l’exercice des fonctions de gérant dont les pouvoirs seront clairement définis dans les statuts. La technique sociétaire permet ainsi au donateur de conserver une maîtrise sur le bien transféré.

    Les techniques évoquées ci-dessus, non exhaustives, doivent être analysées au cas par cas.

  • LA REFORME DE L’ISF

    LA REFORME DE L’ISF

    La réforme fiscale présentée la semaine dernière va redistribuer les cartes.
    Les assujettis à l’ISF ayant un « petit » patrimoine seront gagnants. Pour les plus fortunés, les situations seront très contrastées.
    Comme toute réforme fiscale se voulant neutre budgétairement, l’allégement de l’ISF couplé à la suppression du bouclier fiscal et de tout mécanisme de plafonnement va faire des gagnants et des perdants parmi les 562.000 assujettis à l’impôt sur la fortune et les 19.000 bénéficiaires du bouclier. Avantage politique : il y aura beaucoup plus de gagnants (mais avec des gains pas forcément élevés). Au premier rang desquels les 300.000 ménages disposant d’un patrimoine compris entre 800.000 et 1,3 million d’euros, qui ne paieront plus d’ISF. Aujourd’hui, ils contribuent à hauteur de 320 millions, soit en moyenne un peu plus de 1.000 euros par contribuable. Et seuls 500 d’entre eux bénéficient du bouclier fiscal : sa disparition ne les affectera quasiment pas. Ils ne devraient pas plus être touchés par la hausse des droits de succession (ciblée sur les deux dernières tranches). Pour les autres, la situation est plus complexe.
    En raison d’abord de l’effet, difficile à mesurer, de ces changements à venir sur les droits de succession et les donations. Personne ne sait parfaitement l’anticiper. De fait, les donations en franchise d’impôt autorisées tous les six ans depuis 2006 et limitées à une fois tous les dix ans avec la réforme sont mal connues des services de Bercy. Et il est difficile de connaître le montant des héritages qui subiront la hausse des droits de succession (hausse de 5 points des deux dernières tranches du barème).
    « Les Echos » ont donc réalisé des simulations des effets de la réforme fiscale, avec la collaboration du conseil en patrimoine Cyrus Conseil, en ne tenant pas compte du prélèvement supplémentaire de près de 1 milliard d’euros que Bercy espère collecter auprès des héritiers. Ces données sont donc à interpréter avec les réserves d’usage. La probable modification à venir du barème de l’ISF PME (qui permet de réduire son impôt) n’a pas non plus été intégrée. Une situation quasi neutre entre 1,3 et 1,5 million d’euros. Avec le nouveau barème de l’ISF, ceux qui détiennent un patrimoine un peu supérieur à 1,3 million d’euros et qui ne disposent plus de la franchise de 800.000 euros actuellement en vigueur risquent d’être légèrement perdants.
    A titre d’exemple : pour un patrimoine de 1,35 million, le surcroît d’impôt aurait dû s’élever à 270 euros. Mais le gouvernement prévoit un mécanisme de lissage. Il devrait agir entre 1,3 et 1,5 million d’euros, indique-t-on à Bercy : entre ces deux bornes, le taux d’ISF passera progressivement de 0 % à 0,25 %. Cela devrait annuler la quasi-intégralité des pertes constatées au bas du nouveau barème de l’ISF. Au-delà, les assujettis à l’ISF sont tous gagnants : 480 euros pour un patrimoine de 1,5 million, selon le profil retenu par Cyrus Conseil (voir ci-dessus). Mais attention : parmi les quelque 200.000 assujettis à l’ISF figurant aujourd’hui dans la deuxième tranche (entre 1,31 et 2,57 millions d’euros de patrimoine), on compte environ un millier de bénéficiaires du bouclier fiscal, qui obtiennent une restitution moyenne de près de 6.000 euros. Ceux-là seront très nettement perdants. Une situation très disparate pour les plus hauts patrimoines.
    De manière générale, l’allégement du barème sera d’autant plus bénéfique que les ménages sont fortunés. Mais c’est aussi là que l’on trouvera les plus gros perdants ! La dernière tranche de l’ISF est la plus instructive. Le taux est aujourd’hui de 1,8 % pour les patrimoines supérieurs à 16,8 millions, soit quelque 1.600 redevables qui paient 670 millions d’euros d’ISF.
    Parmi eux, on compte environ 1.200 bénéficiaires du bouclier fiscal, qui récupèrent à ce titre quelque 440 millions. Certains seront gagnants, d’autres franchement perdants.
    Dans notre exemple, un contribuable déclarant 50 millions de patrimoine mais touchant un important bouclier (787.000 euros) va perdre 215.000 euros net avec la réforme : son gain d’ISF (572.000 euros) sera inférieur à la perte liée à la fin du bouclier. Pour les quelques centaines d’assujettis à l’ISF de cette tranche qui ne bénéficiaient pas du bouclier (parce qu’ils déclarent aussi des revenus très élevés), les gains seront en revanche massifs. Deux simulations réalisées pour des contribuables situés juste en dessous de la dernière tranche sont ainsi très éclairantes.
    Premier cas : un rentier disposant d’un très haut patrimoine (15 millions d’euros dans cet exemple) et de revenus suffisamment faibles pour prétendre, jusqu’alors, au bouclier fiscal (à hauteur de 150.000 euros). Il va subir un surcroît d’impôt de plus de 30.000 euros. A l’inverse, dans le deuxième cas, un ménage disposant du même patrimoine de 15 millions d’euros, mais avec des revenus trop élevés pour prétendre au bouclier, va bénéficier d’une très forte baisse d’impôt, de l’ordre de 120.000 euros. Tranches intermédiaires d’ISF : une très grande majorité de gagnants Pour les quelque 55.000 assujettis situés aujourd’hui dans les troisième et quatrième tranches d’ISF (entre 2,57 et 7,71 millions de patrimoine), on ne compte aujourd’hui qu’un peu plus de 3.500 bénéficiaires du bouclier fiscal. L’allégement d’ISF va donc faire essentiellement des gagnants, même si un autre effet de seuil important va survenir à 3 millions d’euros de patrimoine (le taux d’ISF passera de 0,25 % à 0,5 %).
    Dans notre exemple, un foyer ayant 6 millions de patrimoine, payant aujourd’hui 52.400 euros d’ISF et bénéficiant d’un « petit » bouclier de 7.700 euros, sera gagnant net de la réforme, à hauteur de 14.700 euros (son gain d’ISF, 22.000 euros, étant supérieur à la perte du bouclier). Il faut noter enfin que ces simulations ne prennent pas en compte les nouvelles taxes sur les contribuables s’expatriant et sur les résidences secondaires dans l’Hexagone des étrangers ou des Français partis à l’étranger : elles ne feront que des perdants, mais pour un public différent.

  • Le Scellier : nouveau coup de rabot en vue sur fond de chute des ventes de logements neufs

    Le Scellier : nouveau coup de rabot en vue sur fond de chute des ventes de logements neufs

    Les ventes de logements neufs par les promoteurs ont baissé de 25 % au 1er trimestre, par rapport à la même période en 2010, du fait de la baisse de l’avantage fiscal Scellier. Bercy étudie néanmoins une nouvelle baisse de son avantage fiscal l’an prochain et un plafond de prix d’achat au m². On savait que la baisse de l’avantage fiscal du Scellier, depuis le 1 er janvier, ferait des dégâts. C’est confirmé. Le recul des ventes des promoteurs a atteint 24 % sur trois mois, à fin mars par rapport à la même période l’an dernier. Au total, 15.162 réservations de logements neufs seulement ont été comptabilisées par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), contre 20.054 au 1 er trimestre 2010. Les ventes ont baissé partout sauf sur la Côte d’Azur (+ 12 %) et dans le Gard (+ 4 %). « Il faut attendre trois mois de plus pour voir s’il s’agit d’un trou d’air ou d’une baisse durable », relativise le président de la FPI. Il prévoit néanmoins moins de 100.000 ventes cette année, contre 115.000 en 2010. Les promoteurs ont réduit leur offre, avec 19.806 nouveaux logements mis en vente au 1 er trimestre, soit 11 % de moins qu’un an plus tôt. Et sur douze mois, leur prix moyen au mètre carré a augmenté de 7 %, tant en province (3.623 euros) qu’en Ile-de-France (4.680 euros). L’analyse par la FPI de ses 10.000 ventes hors Ile-de-France montre que la modification des aides publiques explique l’essentiel de la chute des ventes. Les ventes de résidences principales ont reculé de 16 % car la suppression du Pass Foncier a fait s’effondrer (- 68 %) l’accession sociale à la propriété en TVA à 5,5 %. Les ventes en TVA normale à 19,6 % ont progressé, mais pas assez pour compenser. Surtout, l’investissement locatif en Scellier, soit 55 % à 60 % des ventes totales des promoteurs, a reculé de 35 % par rapport à un an auparavant, avec seulement 5.577 logements locatifs vendus. Un vrai coup de froid Et il ne s’agit pas d’un simple trou d’air consécutif à une ruée sur le Scellier en fin d’année avant la réduction de son avantage, puisqu’il ne s’est vendu au 4 e trimestre 2010 que 9.308 logements à des investisseurs, soit moins qu’au 2 e trimestre (9.770 ventes). C’est donc bien un vrai coup de froid. Celui-ci intervient alors que Bercy s’attelle à l’élaboration du projet de loi de Finances pour 2012. Avec une priorité : couper dans les dépenses. Dans un contexte de marché immobilier en surchauffe, aux prix stratosphériques, l’avantage fiscal du Scellier, onéreux, est en ligne de mire. Le gouvernement songe à le réduire davantage au 1 er janvier 2012 que ce qui avait été annoncé lors de sa réforme l’an dernier. La FPI tente des contre-propositions, par exemple un arbitrage entre les deux régimes, Scellier libre ou intermédiaire (location plus sociale) en faveur du second. Mesure anti-inflationniste Par ailleurs, le gouvernement envisage d’imposer un plafond de prix au mètre carré, en plus du plafond de prix d’achat total de 300.000 euros existant. Bercy pourrait ainsi faire d’une pierre deux coups : restreindre les octrois de Scellier et prendre une mesure anti-inflationniste pour que ce dispositif ne soit plus accusé de provoquer la hausse des prix de l’immobilier. Idem pour le PTZ +, également concerné par ce plafond au mètre carré. Des prix moyens au mètre carré de l’ordre de 4.500 euros/m 2 en zone A (Paca et Ile-de-France hors Paris intra-muros), 3.800 euros en zone B1 et 2.800 en zone de moindre tension avaient été utilisés par le ministère du Logement pour fixer les plafonds de prix d’achat pour le PTZ + à l’époque de son élaboration. Ils donnent une idée de ce qui pourrait attendre l’investisseur l’an prochain ; d’autres évoquent 4.800 euros/m 2 en zone A. « Il ne faut pas interdire les dépassements de plafonds, mais se borner à ne pas les prendre en compte pour l’octroi de l’aide publique ou de l’avantage fiscal »

  • Investissement dans l’immobilier : ce qui a changé en 2011

    Investissement dans l’immobilier : ce qui a changé en 2011

    Dispositifs Scellier, investissement outre-mer, revitalisation rurale… La plupart des investissements immobiliers sont touchés par le coup de rabot fiscal cette année. Certains sont aménagés, pour valoriser notamment le développement durable, d’autres disparaissent. Sans surprise, la loi de Finances pour 2011 a apporté son lot de changements en matière d’investissement immobilier. Réduction des déficits oblige, la plupart des dispositifs en vigueur en 2011 sont, en effet, touchés par le fameux rabotage de 10 % des niches fiscales, ce qui se traduit par une diminution des avantages fiscaux procurés aux investisseurs. 1 Le dispositif Scellier classique Jusqu’en 2010, tout investisseur qui achetait un logement neuf (ou assimilable à du neuf) ou un local transformé en habitation en vue de le louer à titre de résidence principale d’un locataire bénéficiait, dans le cadre du dispositif Scellier, d’une réduction d’impôt de 25 % du prix de revient de l’investissement dans la limite d’un plafond de 300.000 euros. Réduction qui devait, à l’origine, être maintenue uniquement pour les logements énergétiquement performants et donc labélisés BBC (bâtiment basse consommation). Pour les autres, c’est-à-dire ceux relevant de la réglementation thermique en vigueur (RT 2005 jusqu’au 1 er janvier 2013), la réduction devait être ramenée à 15 %. C’était toutefois sans compter sur la loi de Finances pour 2011 qui bouleverse la donne avec le rabotage d’une vingtaine de niches fiscales. De fait, toute décision d’achat depuis 2011 dans le cadre du dispositif Scellier n’autorise plus qu’une réduction de 22 % pour un logement BBC et de 13 % sans ce label. La loi de Finances 2011 prévoit un sursis. « Tout logement réservé par avant-contrat avant le 31 décembre 2011 et dont la vente définitive aura lieu avant le 31 mars, conservera l’avantage fiscal prévu avant le rabotage, soit 25 % pour le BBC et 15 % pour le non-BBC ». Rappelons que pour bénéficier de la réduction, l’investisseur doit louer le logement pendant au moins neuf ans à titre de résidence principale d’un locataire. Outre son rabotage, le dispositif Scellier voit aussi son zonage géographique modifié pour mieux s’adapter au marché locatif. Une zone supplémentaire est ainsi créée en région parisienne, la zone A bis (arrêté du 10 décembre 2010). Dans la foulée, les loyers plafonds de toutes les zones sont abaissés (lire tableau ci-dessus). 2 Le dispositif Scellier intermédiaire Ce régime plus « social » n’est possible que si l’investisseur se plie à des plafonds de loyer et de ressources des locataires plus exigeants qu’en Scellier classique. Jusqu’en 2010, il autorisait une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 37 % du prix de revient de l’investissement sur quinze ans, soit 25 % les neuf premières années et 2 % par an les six années suivantes. Il a subit également la cure d’amincissement exigée par le gouvernement. Désormais, la réduction passe à 22 % les neuf premières années et à 1,67 % par an les six suivantes (par période de trois ans minimum). Sur douze ans, la réduction atteint ainsi 27 % et sur quinze ans, 32 % pour un logement BBC. Sans label, la réduction est respectivement ramenée à 18 % et à 23 %. L’abattement supplémentaire de 30 % sur les revenus fonciers dont bénéficie ce régime par rapport au dispositif Scellier classique est maintenu à son niveau. 3 Le dispositif Scellier LMNP Au rang des dispositifs touchés par le rabotage, citons également le dispositif Scellier LMNP (ou Censi-Bouvard) qui concerne le placement immobilier locatif en meublé (résidence de tourisme, résidence services, résidences médicalisées…) dès lors que l’investisseur se place sous le régime LMNP (loueur en meublé non professionnel). La réduction d’impôt, qui devait passer à 20 % en 2011 (25 % en 2010), passe désormais à 18 %. « Attention, le Scellier meublé n’est pas concerné par le sursis » ‘’éditions Francis Lefebvre’’… 4 L’outre-mer Les lois Scellier outre-mer et Girardin n’échappent pas au coup de rabot. La première, qui offrait aux investisseurs une réduction dopée de 40 % en locatif libre (50 % en locatif intermédiaire), se voit amputée de 10 % et s’établit désormais à 36 %. La seconde, dont la fin est programmée pour 2012, se verra aussi rabotée. En locatif libre, la réduction minimale (il existe des majorations) qui devait passer à 30 % en 2011 (40 % en 2010) est ainsi ramenée à 27 %. En secteur intermédiaire, elle passe à 40 % (au lieu des 45 % prévus). Attention : le plafonnement auquel la réduction est soumise passe de 40.000 à 36.000 euros (ou de 15 % à 13 %). « Le seul dispositif lié à l’outre-mer qui est préservé est celui qui tient aux investissements dans le secteur social ». 5 La loi Demessine supprimée Le dispositif, qui permettait d’investir notamment dans les zones de revitalisation rurale (ZRR), disparaît un an plus tôt que prévu (à l’exception toutefois des gros travaux).

  • Vente d’un immeuble par une SCI : attention à la rédaction de l’objet social

    Vente d’un immeuble par une SCI : attention à la rédaction de l’objet social

    Le gérant d’une société civile immobilière (SCI) délivre au locataire de l’appartement qu’elle possède un congé aux fins de mettre fin au bail en vue de sa vente. Ce congé vaut offre de vente au locataire qui a ainsi le droit d’acquérir l’appartement aux prix et conditions de la vente projetée. Le locataire accepte l’offre mais peine à obtenir la régularisation de la vente, la SCI invoquant la nullité de son propre congé. Devant les juges, la SCI soutient que son objet social ne permettait pas au gérant de vendre l’appartement et donc de délivrer le congé. Son objet social consistait dans l’acquisition et la gestion par tous moyens d’un patrimoine immobilier mais il ne prévoyait pas expressément la vente d’immeubles. La question était donc de savoir si un objet social ainsi rédigé permettait au gérant, qui a le pouvoir d’engager la société par les actes entrant dans l’objet social, de vendre l’immeuble social. La Cour de cassation y répond négativement le 20 mai 2010 et précise que la décision de vendre ne pouvait être prise qu’avec l’accord des associés à la majorité requise pour la modification des statuts. L’acquéreur auprès d’une SCI d’un immeuble préalablement loué sera donc bien avisé de vérifier la validité du congé pour vendre délivré par le gérant, soit qu’il ait été dûment autorisé par les associés, soit que l’objet social vise la vente. Quant aux parents qui constituent des SCI familiales avec leurs enfants, ils veilleront à une rédaction précise de l’objet social car elle est la clef de l’étendue du pouvoir de la gérance d’engager la société. En cas de perspective de vente de l’immeuble, la sécurité juridique passera par une délibération des associés, prise à la majorité requise, qui autorisera le gérant à engager la société dans le processus de vente aux prix et conditions envisagées.

  • Reforme de la fiscalité du patrimoine

    Reforme de la fiscalité du patrimoine

    Le 12 avril 2011, le ministre du Budget, François Baroin, a présenté les grandes lignes du projet de réforme de la fiscalité du patrimoine. Le projet recèle cependant des incertitudes quant à son application et des revirements sur des sujets souvent abordés ces derniers mois et enclins à être modifiés tels que : • Le projet de taxation des plus-values latentes sur les contrats d’assu¬rance vie et les contrats de capitalisation ; • L’assujettissement aux prélèvements sociaux (PS) des plus-values immobilières quelle que soit la durée de détention du bien. Cependant, il semblerait que les modalités d’imposition de ces der¬niers points restent inchangées. En outre, certaines grandes lignes du projet ont été mises en avant. Dans cet article un tour d’horizon de ces principales réformes. 1/ L’impôt sur la fortune (ISF) Les contribuables qui disposeraient d’un patrimoine inférieur à I 300 000 € ne seraient pas assujettis à l’ISF. L’impôt ne serait composé que de deux tranches : • Pour les patrimoines compris entre 1 300 000 € et 3 000 000 €, le taux applicable serait de 0,25 % dès le 1er euro ; • Pour les patrimoines au-delà de 3 000 000 €, le taux qui s’appliquerait dès le 1er euro serait de 0,5 %. Exemple : Pour un patrimoine équivalent à 2 500 000 €. L’ISF serait le suivant : 0,25 % x 2 500 000 = 6250€. Pour un patrimoine équivalent à 10 000 000 €. L’ISF serait le suivant : 0,5 % x 10 000 000 = 50 000 €. Cette simplification de l’impôt requiert la mise en place d’un méca¬nisme de lissage (à déterminer), pour que les contribuables situés juste au-dessus des seuils puissent appliquer une décote sur l’impôt dû. En outre, les modalités déclaratives seraient modifiées : • Pour les patrimoines inférieurs à 3 000 000 €, la déclaration d’ISF serait intégrée à la déclaration de revenus. • Pour les patrimoines se situant au-dessus de 3 000 000 €, ils de¬vraient, quant à eux, déposer la déclaration ISF habituelle. Le plafonnement de l’ISF serait supprimé. Rappelons que ce dispositif vise à limiter le montant de l’ISF en fonc¬tion des revenus. Ce dispositif fonctionne de la façon suivante : Le total formé par l’IR, PS et l’ISF ne peut excéder une somme égale à 85 % des revenus imposables ou exonérés au titre de l’année précé¬dente. En cas d’excédent, celui-ci vient en diminution de l’ISF à payer. Cette réduction est plafonnée à 50 % de l’ISF théorique lorsque le patrimoine excède la limite supérieure de la 3e tranche du barème. II semblerait que le gouvernement souhaite que ces nouveautés s’ap¬pliquent dès l’ISF 2011. Pour laisser le temps au Parlement de voter la loi, la date de déclaration et de paiement de l’ISF pourrait être reportée au 15 septembre 2011 par voie administrative. Un relèvement immé¬diat du seuil de déclenchement de l’ISF de 800 000 € à 1 300 000 € avec un barème progressif pourrait être également appliqué. Enfin, pour ceux qui souhaitent réduire leur ISF, il est possible d’inves¬tir au capital de PME. Cette réduction d’ISF est maintenue, mais un aménagement de ce dispositif serait mis en place (avec une probable diminution du taux actuel de réduction d’ISF de 50 % à 25 %, voire moins). Quid des contribuables qui ont déjà investi (pour réduire leur ISF) et qui plus est avaient un patrimoine inférieur à 1 300 000 € ? 2l Le bouclier fiscal Ce dispositif serait définitivement supprimé. Les bénéficiaires du bouclier pourraient en profiter jusqu’en 2012, car celui-ci est calculé sur les revenus de 2010. 3/ Les donations et les successions Les droits de mutation seraient également aménagés en défaveur du contribuable. – Tout d’abord, le législateur augmenterait le délai de rapport fiscal des donations qui passerait de 6 ans à 10 ans. – Les réductions des droits de donation en fonction de l’âge du dona¬teur seraient supprimées. Les droits deviendraient entre autre prohi¬bitifS pour un tiers ! Avant 70 ans Apres 70 ans et avant 80 ans Donation en pleine propriété / usufruit – 50 % – 30 % Donation de la nue-propriété – 35 % – 10 % – Les deux tranches les plus hautes du barème des droits de mutation à titre gratuit seraient relevées de 5 %. Elles passeraient donc à 40 % et 45 % respectivement. 4/ « L’exit tax » Le gouvernement envisage d’introduire une taxe permettant d’imposer les contribuables qui transfèrent leur domicile fiscal à l’étranger pour y exercer leurs plus-values mobilières. Pour éviter le risque de censure par Bruxelles, la taxation à hauteur de 19 % interviendrait au moment de la cession des titres et porterait uniquement sur l’enrichissement réalisé en France. Voici un premier aperçu des principaux changements prévus dans le projet de réforme de la fiscalité du patrimoine, toutefois de nombreuses interrogations persistent. L’éclaircissement du projet pourrait intervenir lors de la présentation devant le conseil des ministres le 11 mai et ensuite au Parlement, mais cette attente n’est elle pas trop longue ?

  • Terrains non bâtis : l’impôt ne baissera plus avec le temps

    Terrains non bâtis : l’impôt ne baissera plus avec le temps

    Alors que la taxation des plus-values sur le foncier non bâti est aujourd’hui dégressive dans le temps (et nulle au bout de quinze ans de détention), le taux d’imposition sera à l’avenir stable sur la durée, à 19 %. La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, avait lancé l’idée au coeur de l’été l’an dernier : afin « d’accélérer les mutations des propriétés immobilières et d’éviter la rétention des terrains à bâtir », le gouvernement envisageait de modifier la fiscalité actuelle, qui incite trop à conserver son bien. Objectif : mettre sur le marché des terrains vierges, qui font défaut. Des groupes de travail ont été mis en place depuis avec les professionnels. Et, auditionné par la commission des Finances du Sénat la semaine dernière, le secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu, a annoncé que le sujet était suffisamment mûr pour aboutir rapidement à une réforme. Plus d’abattement Aujourd’hui, la fiscalité des plus-values sur le foncier non bâti est dégressive dans le temps (comme c’est aussi le cas, du reste, pour les appartements et les maisons) : l’impôt s’applique à taux plein jusqu’à cinq années de détention, puis un abattement de 10 % par année est proposé. Au bout de quinze ans de détention, la plus-value est totalement exonérée. « La valeur [du bien] augmente, tandis que l’imposition tend vers zéro : quelle incitation à la rétention ! » a souligné Benoist Apparu devant les sénateurs, en plaidant : « Le taux d’imposition, pour assurer la neutralité, doit être identique quelle que soit la durée de détention. » Il n’y aura donc plus, à l’avenir, d’abattement. Le taux d’impôt sur les plus-values immobilières (bâti ou non bâti) sera systématiquement de 19 % (plus 12,3 % de prélèvements sociaux), comme c’est le cas actuellement quand la durée de détention est inférieure à cinq ans. Cette réforme de la fiscalité du foncier constructible est loin d’être neutre budgétairement. Selon des premières simulations du ministère du Logement, les recettes nouvelles annuelles seraient de « 600 millions d’euros environ » , a indiqué Benoist Apparu, tout en soulignant que « Bercy doit encore confirmer ces premiers calculs approximatifs ». Le secrétaire d’Etat suggère d’utiliser une partie de ces fonds pour financer « le plan de production » en préparation pour l’Ile-de-France (qui comprendra des mesures en faveur des maires bâtisseurs, sur l’urbanisme, etc.) Régions « tendues » Certains acteurs du secteur préconisent d’aller plus loin et de rendre la fiscalité croissante avec la durée de détention dans les régions « tendues », comme l’Ile-de-France ou Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le secrétaire d’Etat au Logement exclut une telle surfiscalité au niveau national (« Cela pénaliserait trop les personnes qui ne parviennent pas à vendre un terrain ») et n’y est même pas favorable dans les zones tendues, sauf si un consensus s’établissait en ce sens dans les groupes de travail, ce qui est très peu probable : « Nous proposons déjà une évolution non négligeable », souligne-t-il. Autre chantier en vue, selon le secrétaire d’Etat : le partage de la plus-value qui augmente spectaculairement lorsqu’un terrain devient constructible. « Différents outils de fiscalité ont été créés ces dernières années, dans la loi de modernisation agricole, dans celle relative au Grand Paris. Pour chaque taxe l’assiette est différente et nous tenterons de progresser vers l’harmonisation »

  • Donations : les nouvelles règles

    Donations : les nouvelles règles

    L’alourdissement des droits à payer pour les donations n’entrera en vigueur qu’après l’entrée en vigueur de la loi, soit mi-juillet. Il vous reste quelques semaines pour en profiter. Nos explications et nos simulations. Avec la réforme de la fiscalité du patrimoine, la taxation des donations va être sensiblement alourdie. Le gouvernement vient de confirmer que les nouvelles règles n’entreront en vigueur que « pour les donations effectuées à compter de l’entrée en vigueur de la loi », selon le dossier de presse, soit mi-juillet au plus tôt. Seule mesure d’application rapide : le délai de 6 ans entre deux donations pour profiter à nouveau pleinement de l’abattement est porté à 10 ans, « pour toutes les successions ouvertes à compter de l’entrée en vigueur de la loi (lire encadré ci-dessous). Si vous aviez l’intention de faire des donations, autant les faire au plus vite, avant l’entrée en vigueur de la loi. Vous continuerez ainsi à profiter des anciennes règles, au moins quant au moment des droits à payer. Explications. Le montant des abattements inchangé En fonction du degré de parenté entre le donateur et le bénéficiaire, ce dernier profite d’un abattement, une somme en deçà de laquelle aucun droit de mutation n’est à payer : 159.325 euros en ligne directe (aux enfants par exemple), 15.932 euros entre frères et soeurs, etc. Le projet de loi, examiné ce matin en Conseil des ministres confirme que le montant de ces abattements ne sera pas modifié. En clair, la donation sera exonérée de taxation, si vous donnez à chacun de vos enfants jusqu’à 159.325 euros. Chaque parent peut donner cette somme à chacun de ses enfants en totale exonération de droits. Un couple qui donne à chacun de ses trois enfants, peut donc donner 955.950 euros au total (159.325 x 3 x 2), sans aucune imposition. Les abattements pour les autres cas de figure ne sont pas non plus modifiés. Ils s’élèvent à 15.932 euros pour les donations entre frères et soeurs, à 7.967 euros pour les donations en faveur des neveux et nièces. Les dons au profit de personnes sans lien de parenté avec le donateur, ne donnent pas lieu à abattement. Attention, le délai de 10 ans s’applique presque tout de suite ! Nouveau. Actuellement, l’abattement se renouvelle tous les six ans. Passé ce délai, le donateur peut faire une nouvelle donation à l’un de ses enfants en totale exonération de droits si son montant ne dépasse pas celui de l’abattement. Ce délai est porté à dix ans. Attention, ici ce n’est pas à compte de la date d’entrée en vigueur de la loi que les nouvelles règles jouent, mais « « pour les successions ouvertes et les donations consenties à compter de l’entrée en vigueur de la loi », selon le dossier de presse de Bercy. En clair, le délai de 10 ans s’appliquera dans le cadre de tous les décès survenus après l’entrée en application de la loi, quelle qu’ait été la date de la donation consentie. Conséquence : une donation faite il y a 7 ans, sera prise en compte et son bénéficiaire ne pourra plus profiter de l’abattement (c’est le même pour les successions et les donations) pour la succession, puisque le délai de 10 ans ne sera pas passé. Sans abattement lié à la succession, il paiera bien sûr davantage de droits de succession. Hausse du tarif pour les « grosses » donations Les donations supérieures à l’abattement sont taxées en fonction de leur montant, de 5 % à 40 %. Les deux dernières tranches d’imposition vont être majorées, passant de 35 % à 40 % et de 40 % à 45 % (lire tableau ci-dessous). Suppression des réductions d’impôt liées à l’âge du donateur Reste enfin la modification la plus lourde : la suppression de la réduction des droits accordée en fonction de l’âge du donateur. Quelqu’un qui donne avant 70 ans bénéficie actuellement d’une réduction de l’impôt à payer de… 50 %, celui qui le fait entre 70 et 80 ans, de 30 %. Ces réductions sont supprimées. Qui a intérêt à faire une donation rapidement ? 1/ Tous ceux qui avaient l’intention de faire une donation ont intérêt à accélérer le processus. « Ceux qui transfèrent des sommes importantes soumises à la tranche marginale d’imposition bien sûr, mais compte tenu de la suppression des réductions liées à l’âge, tous les autres aussi. Même si la donation n’est imposable qu’à 20 %, mieux vaut profiter de la réduction de 50 % si l’on a moins de 70 ans et payer 10 % de droits seulement », selon Arlette Darmon, notaire et présidente du groupe Monassier. 2/ Mais aussi tous ceux qui souhaitent donner à un parent éloigné, pour lequel l’abattement est très faible ou à une personne étrangère à la famille, qui ne profite d’aucun abattement. Pour les dons aux neveux ou nièces par exemple, l’abattement n’est plus que de 7.967 euros et les droits à payer de 55 % : dans cette situation, vous pouvez encore profiter de la réduction de 50 % (si le donateur a moins de 70 ans) qui va être supprimée, si vous faites le nécessaire avant l’entrée en vigueur de la loi. 3/ Prendre date. Enfin, si une donation était envisagée dans les mois à venir, autant prendre date tout de suite. Le délai de renouvellement de l’abattement passant de six à dix ans, « autant le faire au plus tôt pour pouvoir faire la prochaine au plus vite », dit Arlette Darmon. L’impact de la suppression de la réduction liée à l’âge du donateur et du nouveau barème Dans le tableau ci-dessous, vous trouverez des simulations pour une donation en ligne directe, d’un parent à l’un de ses enfants. Le donateur ayant moins de 70 ans, il profite d’une réduction de droits à payer de 50 % (30 % quand le donateur a moins de 80 ans) avant la mise en application de la réforme. Après son entrée en vigueur, la réduction liée à l’âge est supprimée, ce qui alourdit très sensiblement les droits à payer. Concernant le tarif, seules les deux dernières tranches sont majorées. Donation en ligne directe Montant donation Tarif max.AVANT (1) Tarif max. APRES (1) Droits dus AVANT Droits dus APRES 150.000 euros sous abattement sous abattement 0 0 300.000 euros 20 % 20 % 13.165 euros 26.329 euros 500.000 euros 20 % 20 % 33.165 euros 66.329 euros 600.000 euros 30 % 20 % 43.165 euros 86.329 euros 800.000 euros 30 % 30 % 67.582 euros 135.165 euros 1.000.000 euros 30 % 30 % 97.582 euros 195.165 euros 1.900.000 euros 35 % 40 % 253.528 euros 548.948 euros 2.900.000 euros 40 % 45 % 451.903 euros 995.698 euros (1) Le tarif est progressif. Une fois l’abattement de 159.325 € (pour donation en ligne directe) défalqué, les sommes restantes sont imposées à hauteur de 5% pour la fraction taxable inférieure à 8.072 €, à 10% pour la fraction taxable comprise entre 8.072 € et 12.109 €, à 15% pour la fraction taxable comprise entre 12.109 € et 15.932 €, à 20% pour la fraction taxable comprise entre 15.932 € et 552.324 €, à 30% pour la fraction taxable comprise entre 552.324 € et 902.838 €, à 35% (40% après la réforme) pour la fraction taxable comprise entre 902.838 € et 1.805.677 € et 40% (45% après la réforme) pour la fraction taxable supérieure à 1.805.677€. Exemple : si la somme transmise est de 600.000 €, la part taxable est de 440.675 € (600.000 -abattement de 159.325 €). 8.072 € seront taxés à 5%, la part comprise entre 8.072 et 12.109 € sera taxée à 10% et ainsi de suite.