L’année écoulée a connu un fort recul de la collecte sur ses contrats d’assurance vie; ce résultat est principalement dû à !a crise financière qui a marqué 2011 et qui a créé un environnement peu propice à l’épargne longue.
Cette crise financière est d’ailleurs entretenue par la crise de la dette souveraine, qui contraint l’Etat français à rechercher rapidement de nouveaux subsides. Ainsi, il semble que l’assurance vie fasse l’objet de toutes les convoitises et ainsi d’une certaine « paranoïa fiscale »,
Mais la crise financière n’est pas la seule cause de la désaffection que connaît ce produit d’épargne dont le succès auprès des Français n’avait jamais été démenti jusque-là. Tout d’abord, les ménages s’adaptent en puisant dans leur épargne assurance vie pour les raisons suivantes :
• consommer : puiser dans son épargne est un moyen de consommer sans alourdir son endettement, mais aussi d’anticiper une perte future de pouvoir d’achat (fiscalité alourdie, hausse des prix, etc.),
• arbitrer son patrimoine financier : (la concurrence entre l’assurance vie et les autres produits financiers plus liquides (livret A, compte à terme,,.,) est d’autant plus exacerbée par la succession de cracks boursiers depuis 2000 que les rumeurs de faillite possible de grands groupes d’assurance.
De même, la politique commerciale des réseaux bancaires visant à privilégier les placements en trésorerie pour respecter leurs ratios de liquidité réglementaires, renforce cette tendance.
– investir dans la pierre : l’immobilier reste très attractif du fait du durcissement du régime Scellier {31/03/2012} et demeure une valeur refuge face aux dépréciations financières.
De plus, les transferts de flux favorables a l’assurance vie venus d’autres produits d’épargne {ex : PEL), et qui avaient porté celte croissance ces dernières années se sont taris. Si l’on ajoute l’effondrement du rendement des fonds en euros et le fait qu’aujourd’hui près de 54 % des contrats ont plus de 8 ans (source FFSA), donc susceptibles de rachat en minoration fiscale ; cela permet de considérer que l’assurance vie est non seulement un produit arrivé à maturité, mais que son image de « placement préféré des français » est écornée.
Alors est ce vraiment la fin de l’âge d’or de l’assurance vie ?
D’un point de vue statistique, nous sommes encore très loin du déclin. En effet, l’assurance vie est le pilier de l’épargne longue puisqu’elle représente 56 % des placements financiers à long terme (+ de 1 300 Mi d’€), et détient 46 % de la dette de l’Etat français.
De plus les compagnies d’assurance sont des investisseurs majeurs de l’économie française (924 Mi d’€ en 2011 selon la FFSA)
Aussi, même s’il faut s’attendre à un alourdissement de fa fiscalité, la marge de manœuvre des pouvoirs publics reste cependant restreinte
D’un point de vue technique, on a souvent recommandé l’assurance vie essentiellement pour son avantage fiscal concernant la transmission aux bénéficiaires et comme un produit d’épargne efficace pour obtenir des revenus complémentaires une fois en retraite. Or l’assurance vie a bien d’autres atouts qu’il serait bon de redécouvrir :
– un produit de prévoyance : de nombreux contrats proposent une garantie financière en cas de décès de l’assuré (attention à la limite d’âge), qui permet d’investir en bourse et de couvrir les pertes éventuelles en cas de décès prématuré afin de transmettre aux bénéficiaires tes sommes versées initialement au contrat
– un produit pouvant servir de garantie : dans le cas d’un crédit (immobilier, personnel), le contrat peut être apporté en gage et ainsi remplacer l’apport ; mais il peut aussi garantir la caution d’une location immobilière ;
– Un outil moderne de gestion financière : les meilleurs contrats du marché ont mis en place des options de gestion financière automatisées,
On peut ainsi écrêter régulièrement ses plus-values d’un support financier vers le fonds on euros.
Choisir un seuil de perte maximal acceptable (ex 5 %} et voir son épargne automatiquement réaffectée vers un autre support préalablement choisi, etc.
Ces contrats permettent souvent d’investir sur tous les continents, de choisir avec précision le degré de risque afin de s’adapter à toutes les contraintes de la gestion d’un patrimoine,
En conclusion, le contrat d’assurance vie reste un outil moderne et performant de la gestion d’un patrimoine. Il faut cependant effectuer une véritable sélection parmi tes nombreux contrats proposés sur le marché ; car si fa fiscalité et l’ingénierie patrimoniale sont communes à l’ensemble des contrats (réglementation identique, il existe de grandes disparités quant aux possibilités d’investissement, aux options de gestion et de prévoyance.
li ne faut pas pour autant négliger de diversifier ses placements sur des produits financiers complémentaires : comptes titres, Pea, livrets défiscalisés et autres contrats de capitalisation afin d’optimiser sa fiscalité mais surtout de faire face aux aléas de la vie.